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...:::Ansible:::...

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Tous les territoires de l'imaginaire, en vitesse supra-luminique. Chroniques sur le cinéma, la littérature, les jeux, séries TV, bandes dessinées.

Publié le par Spooky
Publié dans : #Films

 

 

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On avait laissé Bilbo et ses compagnons nains en vue du Mont Solitaire, après avoir déjà essuyé maintes difficultés sur le chemin de la planque de Smaug. Dans ce deuxième volet notre Compagnie doit traverser la forêt de Mirkwood, habitée par les Elfes sylvestres et d'autres créatures, bien moins recommandables, avant d'arriver en vue du lac qui est au pied d'Erebor. Mais le chemin est encore long...

 

Comme dans le précédent segment, Peter Jackson a fait le choix de nous livrer un blockbuster spectaculaire, drôle et enlevé. Et de le faire, à sa façon, quitte à s'éloigner encore un peu de l'oeuvre de Tolkien.

 

Ici les trahisons sont un poil différentes de celles du premier opus. Azog est toujours là, à la poursuite de nos héros, et Radagast aussi, même s'il est plus sobre (pour revenir sur la façon dont ses personnages sont traité, merci de vous référer à ma chronique du premier épisode). Il y a d'autres ajouts notables dans cet épisode : l'Elfe Legolas est "de retour", flanqué d'une capitaine des gardes qui n'est pas dans l'oeuvre de Tolkien, Tauriel. Celle-ci va nouer un semblant de romance avec le Nain Kili (là, c'est un poil too much) pendant la captivité de ceux-ci dans leur cité arboricole elfique. Si l'on veut être intégriste, on râlera tout le long du film, tant Jackson a émaillé celui-ci d'aménagements plus ou moins visibles. 

 

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Le récit est partagé entre deux intrigues principales, puisque Gandalf, comme dans Le Seigneur des Anneaux (mais cette fois-ci de son plein gré) laisse ses compagnons à l'orée de Mirkwood pour aller enquêter sur la menace qui grandit à Dol Guldur, et qui trouvera son apogée dans le Seigneur des Anneaux. Une évidence qui vient de me sauter aux yeux : ce procédé a permis à Tolkien de faire évoluer des personnages "naturels", sans pouvoirs, dans des quêtes a priori trrop grandes pour eux, Gandalf étant appelé à mener des combats autrement plus élevés en termes de puissance magique, mais non moins en termes d'importance stratégique. Refermons la parenthèse pour revenir à nos Ouargues.

 

Jackson tisse de plus en plus de passerelles entre les deux oeuvres, car outre Sauron et Legolas, Gimli, le fils de Gloïn et futur membre de la Communauté de l'Anneau, est mentionné. Une partie du récit est concentrée sur Gandalf, qui enquête sur la montée en puissance de celui que l'on appelle encore le Nécromancien, des passages qui n'apparaissent pas dans le Hobbit, mais bel et bien dans les appendix du Seigneur des Anneaux. Le ton de ce deuxième film est dans la lignée du premier, entre passages épiques et coups d'oeil humoristiques, à la limite du burlesque. Mais -et c'est pour moi une bonne idée-, PJ a concentré l'essentiel de ce côté burlesque à une séquence, certes un peu longue, celle de l'évasion de la cité elfe par les Nains à bord de tonneaux de vins évidés dans une rivière mugissante. Le burlesque tient plus à une sorte d'acrobatie aussi aérienne qu'aquatique qu'à du n'importe quoi sans véritable sens. En bref, je me suis bien marré et ça ne m'a pas choqué, même si c'est un ajout. Car les autres scènes de bravoure du film (la lutte contre les araignées, brrrrr, ou bien la rencontre avec le dragon Smaug) sont vraiment réussies. Il est toujours difficile de représenter un dragon à la fois réaliste et effrayant (comme en témoigne la litanie des essais précédents dans le genre), et ma foi, Smaug a une vraie présence, une puissance et un charisme redoutables dans les salles gigantesques de l'ancien royaume nain. 

 

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J'ai parlé des petits arrangements de Peter Jackson avec l'oeuvre de Tolkien ; il en est un qui va faire grincer des dents, dans la lignée de la disparition de Tom Bombadil dans le Seigneur des Anneaux. Il s'agit de Beorn, le Changepeau. Il est bien présent dans le film, mais curieusement presque furtif. Un autre témoignage de l'attachement de Tolkien à la nature qui disparaît, au profit d'une présence accrue des orcs à l'écran... Dommage, car il y aurait eu à dire sur son compte, même si à l'instar de Bombadil, son personnage ne compte pas tant que ça dans l'intrigue. Un autre arrangement est l'intrusion des Nains dans les salles d'Erebor afin d'aider Bilbo à venir à bout du dragon, alors qu'en principe il s'en "sort" tout seul... Cette séquence m'a inspiré cette réflexion immortelle : "il voit des Nains partout"... Cela nous permet de les voir en action, même si entre-temps le groupe s'est séparé en deux à cause de la blessure de Kili, resté à Bourg-du-Lac. L'occasion là aussi -et c'est encore un écart- de voir plus longuement Bard, le batelier héritier des anciens rois de son pays, qui va jouer un rôle déterminant dans le destin de Smaug... dans le troisième épisode. Dans un an. Grrrr.

 

On ne voit pas passer les trois heures de métrage, tellement ça virevolte dans tous les sens. Grâce à la réalisation, bien sûr, très inspirée, aux décors, somptueux notamment dans la cité des Elfes, la musique toujours aussi merveilleuse, ou encore le jeu des acteurs. Car, oui, certains sortent leur épingle du jeu. En premier lieu, Martin Freeman, dans le rôle-titre. Comme me l'a fait remarquer une amie tolkienophile, il est juste parfait. Plus Hobbit que ceux du Seigneur des Anneaux peut-être, ce qui n'est pas une mince affaire. Avec ce mélange de distinction et d'humour à froid so british, qui fonctionne parfaitement. Vive l'école shakespearienne ; rappelons que Freeman est la co-star de la série Sherlock, dont l'autre interprète principal n'est autre que Benedict Cumberbatch, qui, le monde de l'entertainment est petit, joue justement Smaug ; enfin, disons qu'il lui prête sa voix délicieusement amplifiée et qu'il a joué certaines scènes en motion-capture, passant la plupart du temps du tournage à ramper dans la salle du trésor du dragon, bardé de capteurs de mouvements. Ian Mc Kellen, malgré son âge, est toujours présent. je ne vois désormais plus Gandalf que sous ses trait. Les Nains, enfin certains, ont des places un peu plus grandes que d'autres dans ce segment, mais on notera les prestations des nouveaux venus, comme Lee Pace dans le rôle de Thranduil, le roi des Elfes de Mirkwood, Evangeline Lilly dans celui de Tauriel (bon, elle est belle, on ne critique pas, ok ?) et Luke Evans dans celui de Bard. Orlando Bloom, lui, a pris 10 ans, quelques cours de comédie et quelques petits kilos (ça se voit sur son visage notamment).

 

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En tant que cinéphile, j'ai eu droit à un spectacle total, bien foutu et prenant presque de bout en bout. En tant que tolkienophile plus ou moins patenté, il y a de quoi tordre le nez, mais je dois avouer que la plupart des choix narratifs de Peter Jackson, sans être totalement justifiés ou indispensables, ne me semblent pas entraver la bonne tenue du film. Enfin de ce film. Par contre pas mal d'intants poétiques inhérents à l'oeuvre de Tolkien ont disparu. Bref, un bon moment de cinéma, même s'il ménage peu de plages de calme...

 

Que nous réserve Le Hobbit, histoire d'un aller et retour, qui sortira le 17 décembre prochain ? Sans préjuger de l'ensemble, vu que Jackson et ses scénaristes sortent régulièrement du récit original pour rajouter des choses de leur cru, on peut déjà dire, ou du moins espérer, que ce troisième volet sera plus sombre que les deux premiers. Car sans vouloir spoiler, il y a l'épisode de l'attaque d'Esgaroth par Smaug, la destruction partielle de celle-ci, l'arrivée sur site de plusieurs troupes, le siège d'Erebor, la Bataille des Cinq Armées (et ses conséquences sur certains membres de thorin et Compagnie, même si là encore, des libertés prises dans le deuxième épisode vont biaiser ces conséquences), le sort de Gandalf à Dol Guldur, la poursuite par Legolas de l'orc Azog (vers Dol Guldur ?), un épisode qui est totalement absent du roman de Tolkien...

 

Spooky

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Publié le par Spooky

Bon, comme en ce moment le blog tourne un peu au ralenti, du fait de lectures longues et d'autres activités très prenantes, je vous ai concocté une sorte de pot-pourri de news glanées ici ou là concernant l'univers de Tolkien (remarquez le timing, en adéquation avec la sortie du deuxième épisode du Hobbit). Ah, mais me direz-vous, qu'est-ce qu'un mathom ? C'est un objet non identifié, qui n'a pas d'utilité mais pourrait en avoir, qui peut en avoir dans l'avenir, et qui du coup peut être donné et redonné au sein de la peuplade hobbit. Voici ce qu'en dit Tolkien lui-même : "... car tout ce pourquoi les Hobbits n'avaient pas d'usage immédiat, mais qu'ils ne voulaient pas jeter, ils le nommaient un mathom. Leurs demeures avaient tendance à être encombrées de mathoms, et maints cadeaux qui passaient de main en main étaient de cette sorte."

 

 

On commence avec le fou du jour, un Anglais qui s'est mis à construire une maison hobbit dans un coin de son champ pendant 11 ans.

 

 

On continue avec des climatologues -anglais, toujours- qui se sont amusés à construire un modèle climatique au sujet de la Terre du Milieu.

 

 

La nouvelle la plus enthousiasmante est celle d'un projet de biopic sur la vie de Tolkien. Attention toutefois, à mon avis ça ne se concrétisera pas avant longtemps...

 

 

La coquetterie du jour, avec le dragon Smaug sur les avions d'Air New Zealand, compagnie aérienne qui joue à fond la carte du partenariat avec l'entreprise de PJ.

 

Et pour rigoler un peu, la querelle Nains-Elfes portée devant les tribunaux...

 

Voilà, de quoi tenir un peu avant d'aller voir La Désolation de Smaug au cinéma.

 

Spooky

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Publié le par Spooky
Publié dans : #Films

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Franchement, c'est le bordel. Des gamins peuvent soulever des camions-citerne avec deux doigts, des vaisseaux spatiaux hauts comme la Tour Eiffel débarquent sans prévenir, Jane Foster (Natalie Portman) est obligée de manger de la bouffe anglaise et son ancien responsable se balade tout nu à Stonehenge. Mais que se passe-t-il ? Eh bien tous les 5000 ans, les 9 mondes s'alignent, et cela crée des passerelles entre eux. Ce qui a amené Jane à absorber par erreur une pincée d'Ether, une substance cosmique qui incarne le Mal. Pas de pot, cela a réveillé aussi ce qu'il reste des Elfes noirs, une peuplade d'affreux qu'a jadis combattu le peuple d'Asgard. Et Malekith, leur chef, n'a qu'une envie, récupérer l'Ether pour dissoudre l'univers. Rien que ça.

 

Et comme on s'en doute, la guerre va déborder sur Asgard, mais aussi la Terre. Du coup Thor va prendre son GROS MARTEAU, solliciter l'aide de son demi-frère embastillé depuis qu'il a voulu prendre le pouvoir, et nom de nom, ça va chier.

 

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Bon, je vous passe les péripéties, la conclusion, les scènes bonus, mais en gros, Thor 2, c'est ça. Deux lignes de scénario. De la baston avec plein d'extraterrestres, un poil de romance et... Loki. Tom Hiddleston, son interprète, qui nous refait un truc du genre de Hugh Jackman à l'époque de X-Men. Le mec sorti de nulle part, avec un charisme d'enfer (sur l'écran et dans le SAV des films), plébiscité par les fans, et dont le rôle devient une sorte de moteur incontournable, générateur aussi des meilleurs moments. Le méchant qu'on adore détester. Il faut dire que ce grand corniaud de Thor (Chris Hemsworth) est assez monolithique. Il y a plusieurs cameos dans le film, dont certains vraiment sympas (Stan Lee est toujours là) et on se marre franchement à plusieurs reprises. Ils ne sont pas moins de sept, en incluant Joss Whedon, auteur et réalisateur des Avengers, à être crédités sur le scénario...

 

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A la réalisation, Alan Taylor est un semi-inconnu, on va dire, puisqu'il a essentiellement fait sa carrière dans des séries, et quelles séries, comme Oz, Six Feet under, Deadwood et Game of Thrones, entre autres. Sa grande maîtrise de l'action et des effets spéciaux lui permet de rendre une copie de bonne facture. Ce qui lui vaudra, si les petits cochons ne le mangent pas, de diriger un nouvel opus d'une autre série à succès : Terminator 5, prévu pour 2015. Il y a moins d'emphase dans ses décors et sa manière de filmer que chez Kenneth Branagh. Ce Thor 2 se pasant à moitié sur Terre et à moitié sur Asgard, nous avons l'occasion de voir plus longuement les demi-dieux qui peuplent l'Olympe nordique ; et d'ainsi moins gâcher le talent de Rene Russo (Frigga), Anthony Hopkins (Odin), Jaimie Alexander (Sif) ou encore Idriss Elba (Heimdall). Et notons Christopher Eccleston (qui a redonné vie au Dr Who en 2005) dans le rôle de Malekith.

 

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Deuxième film de la Phase 2 de Marvel, ce Thor - le Monde des ténèbres en est un bon segment, narrativement assez creux, mais plutôt drôle, sans être spécialement spectaculaire. Il comporte, comme tous les films issus de l'univers Marvel, une scène post-générique qui fait le lien avec le reste de l'univers des super-héros, ou plutôt un film en particulier. Ici d'ailleurs une autre scène post-crédits (divisée en deux plans) n'apporte rien à l'ensemble, et oscille entre moment guimauve et humour bon enfant.

 

Spooky

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Publié le par Spooky
Publié dans : #Livres

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Accompagnée par une tournée "européenne" de son auteur (je vous en parle et ), la sortie de ce 37ème (si mes comptes sont bons) roman de Stephen King était très attendue. A plusieurs titres, le moindre n'étant pas qu'il s'agit là d'une suite à Shining.

 

Car oui [SPOILER], si l'hôtel Overlook explose à la fin du roman (adapté par Kubrick), tuant Jack Torrance, il n'en est pas de même pour sa femme et son fils, Wendy et Danny. [/SPOILER] Et King avoue, dans sa postface, que le personnage de ce dernier n'avait peut-être pas livré tous ses secrets, et que régulièrement, parfois à des moments impromptus, il en venait à se demander quel âge pouvait avoir Danny, ce qu'il devenait, etc.

 

Et puis un jour il s'y est mis. Danny Torrance, après pas mal d'années d'errance au cours desquelles il a touché le fond à cause de l'alcool, comme son père, a fini par poser son sac à Frazier, dans le New Hampshire. Parce que son intuition lui disait que c'était là. Assez vite, désireux de s'insérer, il s'inscrivit au cercle local des Alcooliques Anonymes, trouva un boulot stable : aide-soignant dans une maison de repos pour personnes âgées, où son étrange pouvoir mental lui valut une place toute particulière et un surnom. Car lorsqu'un résident de la Maison Rivington était sur le point de passer, le chat qui rôde (qui s'appelle Azrael, comme dans les Schtroumpfs) dans l'établissement vient lui rendre visite, puis c'est au tour de Danny, qui vient tenir la main et accompagner le mourant dans son dernier sommeil. "Docteur Sleep", son nouveau surnom, était né.

 

Parallèlement une petite fille, prénommée Abra, domiciliée à quelques kilomètres, fait preuve dès sa plus tendre enfance de pouvoirs étranges : capable de pénétrer l'esprit de quelqu'un à distance, elle peut aussi faire danser tout un arsenal de petites cuillères au plafond ou projeter une forme astrale d'elle-même. Et accessoirement elle prend contact avec Danny, car à l'asdolescence elle découvre par hasard le tragique destin d'un petit garçon porté disparu...

 

Ce nouveau King est étrange, comme souvent. Pourtant il nous fait revenir sur des terres qu'il a arpentées plusieurs fois par le passé, celui du psychisme (on pourrait même dire le super-psychisme) des enfants ou des adolescents. Je dis bien des. Car malgré ses 40 ans, Danny, qui se fait désormais appeler Dan, est quelque part, encore, ce petit garçon de 5 ans que son père rendu fou par l'ivresse et l'angoisse de la page blanche pourchasse dans les couloirs d'un hôtel peuplé de fantômes... Ces fantômes qui le hantent toujours, et vont jouer un rôle crucial dans sa destinée, et celle d'Abra.


Docteur Sleep est aussi un roman vampirique. Il parle de vampires psychiques, des créatures très particulières qui inhalent l'âme de leurs victimes au moment où elles expirent. Dan, lui, voit cette âme s'échapper puis s'étioler, délivrées par sa présence auprès des défunts.

 

Disons-le tout net, ce Docteur Sleep n'est pas le meilleur bouquin de King. La densité et les sujets de 22/11/63 et Dôme (pour ne citer que des titres récents) les mettent dans le peloton de tête. Ce roman est, disons, dans le peloton grouillant et foisonnant que forme une bonne vingtaine de titres. Procédé surprenant, l'arc narratif qui donne son nom au bouquin sert presque de prétexte ; à la limite, sans lui, l'histoire se tiendrait. Et c'est dommage, car cela aurait aussi pu faire le sujet d'un bouquin à part. Peut-être une piste pour une autre suite, d'autant plus qu'Abra et Dan n'en ont peut-être pas fini avec leurs histoires respectives...

 

Spooky

 

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Publié le par Spooky
Publié dans : #Livres

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Olivier Péru a débuté en tant que scénariste et dessinateur de bandes dessinées, auprès de son frère Stéphane. Mais depuis quelques années il se sent pousser des ailes au niveau narratif, et souhaite explorer de nouveaux horizons. Un premier roman, Druides, l'a révélé au grand public. Il poursuit l'expérience avec Martyrs, qui devrait compter trois volets.

 

Helbrand et Irmine sont des assassins professionnels. Ce sont des Arserkers, un peuple réputé pour ses aptitudes physiques exceptionnelles et ses yeux d'or. Ils n'ont peur de rien, excepté des fantômes. Et lorsqu'Irmine, le frère cadet d'Helbrand, se trouve fce à un revenant qui lui ressemble étrangement dans une ville déserte, sa vie bascule. Mais avant qu'il ait le temps de réfléchir à son destin, son aîné et lui se retrouvent dans la garde privée de la dernière descendante d'une famille de seigneurs tout-puissants, totalement soumise à l'autorité du roi du Palerkan, lequel doit lutter contre son obésité galopante tout autant que contre des révoltes à ses frontières. Parallèlement, un étrange guerrier borgne semble veiller sur la destinée des deux frères...

 


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Vous l'aurez compris, Olivier Péru nous propose d'emblée un monde riche, fortement inspiré des sociétés médiévales européennes. Son premier tome réussit à bien asseoir la société qu'il a inventée, avec ces castes de guerriers marginaux, sa religion polythéiste et sa géographie particulière (le monde n'est composé que d'un seul Etat). Lui-même dessinateur et illustrateur, il enrichit tout cela par une carte de ce monde, et des visuels de cartes de tarot, lesquelles vont jouer un rôle dans l'histoire.

 

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Ce premier tome, malgré son format de poche, est un sacré morceau. Près de 700 pages qu'il n'est pas évident d'engloutir, tant le récit est émaillé de détails, tant la langue est riche, sans être particulièrement inventive. Ce n'est pas un souci, car les relations entre les personnages sont à la fois inspirées des modèles médiévaux et de notre monde moderne. Olivier Péru incarne, avec d'autres, une véritable relève dans l'imaginaire français, procurant un énorme plaisir de lecture, tout en laissant ses lecteurs particulièrement frustrés par une fin de tome 1 très accrocheuse. On a envie de savoir quel va être le destin d'Irmine et Helbrand. Vite. Le tome 2 devrait arriver en 2014, et le troisième, conclusif, l'année suivante.

 

 

Spooky

 

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Publié le par Spooky
Publié dans : #Livres

Allez, on change un peu l'ordinaire du présent blog pour vous parler de deux livres d'illustration jeunesse qui m'ont particulièrement séduit ces derniers temps. Tous les deux édités par les Editions Margot, ce sont de beaux objets, certes un peu encombrants (38 cm x 27,4 cm), mais l'éditeur a fait le choix de laisser autant de place que possible aux illustrations.

 

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Ici reposent les oiseaux est écrit par Anne-Fleur Drillon, et illustré par Etienne Friess. Il reproduit les carnet d'un savant fou, Ernest Sémaphore, qui sur une île tropicale déserte, a laissé libre cours à son imagination et créé des oiseaux mécaniques, avec des caractères et des caractéristiques très différents. Chaque "espèce" est représentée par un texte explicatif sur le comportement de l'oiseau, des illustrations le mettant en scène (y compris des recherches). Citons le Hululeur nocturne, à l'allure de hibou, fabriqué à partir de vieux transistors qui se déclenchent de manière impromptue, le Colibricoleur, composé essentiellement d'un bidon d'huile, aussi maladroit qu'hyper-actif, ou encore le Pélican à vapeur, qui nettoie les eaux polluées grâce à son bec qui peut s'ouvrir démesurément. Des illustrations en double page et la présentation rapide d'essais ratés, sans oublier de véritables présentations d'oiseau qui ont inspiré nos deux auteurs donnent un véritable cachet à l'ouvrage, qui a un coté steampunk assumé.

 

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Blanche raconte l'histoire d'une petite fille du même prénom, créée par un couple de vieillards dans un pays lointain (la Russie ou son double fantasmé), à partir d'une matriochka de neige sur laquelle on a posé deux pierres bleues en guise d'yeux. Blanche est une petite fille délicate et gentille, et redonne l'espoir à ce couple stérile, qui sait que leur bonheur sera de courte durée... Ici les textes, en rimes, sont illustrés par des bustes ou des illustrations pleine page (mais pas seulement) en noir et blanc, parcourues par des poissons, qui donnent un côté onirique à ce conte. Troublant.

 

Merci à Anabelle pour la découverte.

 

Spooky

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Publié le par Spooky
Publié dans : #Films

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Ça faisait un moment que je n'avais pas parlé de Hobbits, par ici. Ça vous manquait ? Non ? Eh bien tant pis :)

 

La news la plus excitante du jour est peut-être l'annonce de développement d'un projet de biopic sur JRR Tolkien. Sobrement intitulé Tolkien, ce film, produit par Fox Searchlight (la branche "haute qualité" de la Fox) revient sur la vie du créateur de la Terre du Milieu, et notamment sur son oeuvre, dont la vivacité n'est plus à prouver... Il parlerait notamment de ses années d'étudiant au Pembroke College et de ses années en tant que soldat (rappelons qu'il a été gazé en France durant le premier conflit mondial). Le scénario est entre les mains de David Gleeson, dont on ne sait presque rien. Aucun réalisateur n'est attaché au projet pour l'heure.

 

On continue avec une initiative de la Warner, en collaboration avec Google Chrome, qui permet, par le biais d'une carte interactive, de voyager dans la Terre du Milieu sur les traces de Bilbo et ses amis. Bien qu'incomplète et frustrante, l'expérience est sympathique. Un petit film d'introduction ici, et la carte .

 

Et on termine avec de l'ambiance, et la bande-son du Hobbit : la Désolation de Smaug, en écoute gratuite et partielle, ici.

 

De quoi accompagner de belle façon le week-end, que je vous souhaite excellent.

 

Spooky

 

EDIT : en bonus, un nouveau spot TV pour Air New Zealand :)

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Publié le par Spooky
Publié dans : #Personnalités

Un samedi soir, au Grand Rex (à Paris)...

 

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Trois jours après l'avoir croisé fugacement pour une séance de dédicaces, me voici donc en train de faire la queue pour avoir une belle place dans cette belle salle de 2 800 places. Il faisait froid, et certains étaient présents depuis 5 heures lorsque l'accès à la salle est autorisé. Chaque visiteur se voit remettre un exemplaire de Docteur Sleep. Surprise, une centaine d'entre eux est signée par l'auteur. 

 

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Voici une heureuse gagnante... 

 

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Nous nous installons au chaud, et au bout de quelques minutes Augustin Trapenard, animateur télé (le Grand Journal, sur Canal+), enseignant en littérature anglaise et américaine et critique, arrive pour introduire la vedette américaine, à savoir Stephen King. Reçu sous les ovations, l'auteur, accompagné d'un traducteur (Xavier Combes) est surpris par l'enthousiasme général, loue la beauté de la salle, et s'installe pour répondre à quelques questions, d'abord de l'animateur, puis au bout de quelques minutes, de l'auteur Maxime Chattam, lui aussi édité par Albin Michel.

 

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Puis le public est invité à poser quelques questions, avant que la soirée ne se conclue par une lecture par King des deux premières pages de son roman.

 

Je ne vais pas vous faire un compte-rendu exhaustif des échanges, mais ayant pris des notes, je vais vous donner quelques idées fortes. Attention, si vous ne connaissez pas l'oeuvre de King, il y a quelques spoilers, que je signale par des balises [SPOILER].

 

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(oui, j'ai souvent pris en photo l'écran géant qui retransmettait en direct au-dessus de la tribune, c'était plus net avec mon appareil)


Le King a commencé la séance en agitant un scorpion en plastique devant le nez de l'animateur (le coquinou), puis a déclaré que 5 à 10% d'entre nous, excités par ce rendez-vous, ont oublié de fermer leur porte à clé. Et qu'en rentrant, nous allions nous demander si quelqu'un n'était pas rentré par effraction. Il était ainsi sûr de nous gâcher la nuit.

"Si je vous transmets ma peur du noir, je suis HEUREUX."

 

A la question sur le choix vers lequel de ses romans s'est porté King pour faire une suite, [SPOILER] il a rétorqué "Une suite à Carrie ? Mais elle est morte ! Que pourrais-je faire ?"[/SPOILER]

 

Quand on lui demande ce qui lui fait peur, au-delà de la réponse classique qu'il a lui-même installée dans l'inconscient collectif "les clowns" (cf. Ça), il nous a parlé des camping-cars. C'est chiant à doubler sur les autoroutes, on ne peut pas voir qui est à l'intérieur car les vitres sont teintées, ils ont des zones réservées sur les aires de repos. Si le Mal se tapit quelque part, c'est bien dans ces engins diaboliques.

 

Sur la figure enfantine largement présente dans son oeuvre, il a répondu qu'il s'agissait de symboles vivants de l'imagination. Si par exemple on dit à un enfant que le Père Noël ne peut passer par un conduit étroit de cheminée, il vous répond qu'il saura passer quand même. Si vous n'avez pas de cheminée, il passe par les conduits d'aération, et ainsi de suite.

 

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Sur ses goûts, King a cité la série Breaking Bad (suscitant une ovation dans la salle), Sons of Anarchy, et parmi les auteurs qui l'ont inspiré au début de sa carrière, Ray Bradbury, Robert E. Howard, Howard Phillips Lovecraft et Richard Matheson. Parmi les films, Le Projet Blair Witch lui a fichu une trouille bleue.

 

La Tour sombre est clairement la clé de voûte, ou le pivot, de son oeuvre. Mais il n'en a pas fini avec cet univers si particulier, et y reviendra sans doute, par exemple au sujet de la mort des compagnons de Roland. S'il devait toutefois désigner un ouvrage préféré, il citerait le Fléau. Cependant, après l'accident de 1999 qui a failli lui coûter la vie (rappelons qu'il a été renversé par une camionnette sur une route près de chez lui), un roman tient une place particulière, c'est Histoire de Lisey, qui raconte l'histoire d'un amour de longue date, avec les deux membres d'un couple qui ont développé leurs propres références, leur langage ; un amour qui lui a permis de penser à celui qu'il partage avec son épouse Tabitha depuis 43 ans à présent.

 

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On lui demande de raconter sa vie d'écrivain, qu'il définit comme morne et ennuyeuse. Il se lève le matin, prépare son petit-déjeuner et celui de sa femme, promène son chien, nourrit son chat, puis se rend dans son atelier, séparé de quelques dizaines de mètres de sa maison, un endroit qu'il appelle" Woodlands". Là, il lance sa théière, allume son matériel, et entre dans sa bulle, dont il ne sort que le soir, sur le chemin jusqu'à chez lui. Dans son bureau se trouvent des posters, des livres en pagaille, un énorme Godzilla empaillé avec lequel joue sa petite-fille. Pour lui le processus d'écriture reste un mystère.

 

Lorsqu'on lui demande s'il a eu des difficultés à écrire une scène, King évoque celle, dans Shining, [SPOILER] où Danny Torrance entre dans une pièce où il ne doit pas aller, avec cette femme morte dans une baignoire, qui ouvre les yeux lorsqu'il s'approche. Il avait le coeur qui battait très fort au moment de l'écrire ; cela tombe bien, Doctor Sleep se raccroche directement à cette scène. [/SPOILER]

 

Pour 22/11/63, il a également éprouvé des difficultés à écrire la scène de la mort d'une jeune femme. Mais il ne s'autorise aucun interdit. There is no place that I won't go, dit-il. Il pense être complètement fou, mais ça lui plaît.

 

Il pense qu'il lui reste 10 à 12 ans de carrière, et dit I'll continue to write until God shut me out.

 

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Sa carrière est tout de même émaillée de collaborations avec d'autres écrivains. Parmi ceux qu'il préfère, il cite Peter Straub (avec lequel il a fait Le Talisman des Territoires), son fils Joe Hill (qui semble bbien parti pour faire aussi bien que son père, et dans le même genre) et John Mellenkamp, avec lequel il a écrit une comédie musicale. Parmi les réalisateurs qui l'ont adapté, ses préférés sont Frank Darabont (les Evadés, la Ligne verte) et Rob reiner (Stand by me). A l'évocation du nom de Stanley Kubrick (qui a adapté de façon fort décriée Shining), il dit simplement avoir souhaité bonne chance à l'équipe de production après avoir lu le script.

 

Ses personnages préférés ? Il ne peut en détester aucun, même Randall Flagg, si particulier. Il garde une certaine tendressee pour Annie Wilkes, héroïne de Misery. Interrogé sur son style, il dit ne pas en avoir, mettre son style au service de l'histoire, et pas le contraire.

 

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Un moment drôlatique est celui où King raconte le premier film qu'il a vu au cinéma, Bambi, lequel l'a terrifé lorsque Bambi demande à sa mère ce qu'il se passe, et que celle-ci lui répond que ce sont peut-être les Humains dans la forêt qui font tout ce raffut. Nous sommes les monstres. Disney a terrifié plus de gens que lui. King a pris des petites voix pour interpréter les deux biches. :)

 

Le moment le moins sympathique de la soirée fut quand une personne du public expliqua qu'elle avait fait une thèse de doctorat sur l'oeuvre de King (murmure d'admiration de la salle), et qu'en tant que tel il connaissait probablement les réponses à toutes les questions le concernant (là, l'humeur changea radicalement), avant de finir en proposant de dédicacer à King le bouquin qu'il avait écrit sur lui (et la bronca s'éleva dans les travées du Grand Rex). Il apporta son ouvrage sur scène, lequel fut à peine regardé par SK, qui le signa et le laissa sur une table en partant. La suffisance franchouillarde en plein.

 

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Pas de questions dérangeantes, rien sur sa dégénérescence oculaire, sa phobie des avions, ses orientations politiques (King est le seul auteur américain, à ma connaissance, ayant clamé publiquement être fier de payer beaucoup d'impôts), pas d'annonce au sujet de ses projets, c'est resté bien sage tout dfe même. Au final King s'est montré très à l'aise dans l'exercice, spirituel, inspiré, drôle et même facétieux. Ce fut une soirée riche en bonheurs et en moments forts. Sacrée semaine...

 

Spooky

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Publié le par Spooky
Publié dans : #Personnalités

Dans le cadre de la promotion de son nouveau roman Docteur Sleep (dont je vous parlerai quand je l'aurai lu), Stephen King a entamé une tournée en Europe (comprenez en France et en Allemagne), et il a participé à une séance de dédicaces (la seule de sa tournée) à Paris hier.

 

Cela se passait au complexe cinéma MK2 Bibliothèque, et les plus impatients faisaient la queue depuis la veille, à 13 heures (soit 24 heures avant l'heure anoncée du début de la séance).

 

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Au petit matin, il faisait frisquet...

 

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...mais avec le soleil, les media sont apparus pour interviewer ces drôles de zozos qui faisaient la queue pour la venue d'un écrivain autrefois honteux... A ma connaissance TF1, France 2, BFMTV et le Petit Journal de Canal+ étaient présents. Checkez les replays.

 

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Bien sûr, il y avait des fans customisés ;)

 

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Tout comme les employés du MK2.

 

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Le King était très entouré.

 

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"Je m'excuse, je ne parle pas français" (en français bien sûr)...

 

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Et voilà. 10 secondes de bonheur et une gribouille.

 

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Au final le Maître de l'Horreur est resté environ deux heures, a fait 620 signatures ; on estime le nombre des personnes ayant fait la queue à un millier (selon un fan présent) à 3 500 (selon la sécurité). La queue se perdait le long du bâtiment du multiplexe, soit une bonne centaine de mètres, avec 4 personnes de front.

 

Le prochain rendez-vous ? Dans deux jours, dans une grande salle parisienne, où le King fait une rencontre avec les lecteurs. Je vous en reparlerai bientôt ;)

 

Spooky

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Publié le par Spooky
Publié dans : #Films

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Après l'utilisation désastreuse d'un procédé censé réguler et surtout uniformiser les climats sur Terre, la planète bleue se retrouve soudain prise dans les glaces, car la tentative a provoqué une glaciation extrême. Les survivants s'entassent dans un train qui parcourt la Terre dans un circuit sans fin, entamant une révolution qui dure un an. Peu à peu un semblant de société s'est instauré : Wilford, co-concepteur de la Machine qui meut le train, est bien au chaud dans la motrice de tête, tandis qu'une garde armée et quelques cadres tiennent dans un état de dénuement quasi-complet plusieurs centaines de personnes dans les voitures de queue. 17 ans après le départ du train, la Terre est toujours sous la neige et la glace, et une nouvelle révolte des "Queutards" se prépare, sous la direction de Curtis, un trentenaire qui a déjà passé la moitié de sa vie dans le Train.

 

Ce film est peut-être la sensation de l'année. Adaptant une bande dessinée française (intitulée le Transperceneige - une intégrale vient de sortir, pour les amateurs) initiée en 1984 et réalisée par Jacques Lob (au scénario, auquel a succédé Benjamin Legrand) et Jean-Marc Rochette, il est l'oeuvre d'une sorte de dream team intenationale. Aux manettes, Bong Joon-Ho, cinéaste coréen qui a fait sensation avec le film de monstres The Host, qui a lui-même adapté en scénario l'histoire originale ; Marco Beltrami, qui a réalisé les scores de Dans la brume électrique, 3h10 pour Yuma, Hellboy... ; au casting, c'est encore plus vaste, puisqu'on a des acteurs britanniques, américains, coréens et même français. Et pour compléter, le tournage s'est fait en République tchèque. Sans doute histoire de réduire les coûts, même si la quasi-totalité de l'histoire se déroule dans un train, donc un décor "étroit". Les studios Barrandov, longs de plus de 100 mètres, étaient les seuls à proposer de telles possibilités en termes de place.

 

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Parlons-en du casting, plutôt étonnant, puisque dans le rôle principal on trouve Chris Evans en meneur de la révolte. Oui, Chris Evans, le bogosse tout lisse qui joue la Torche humaine dans les 4 Fantastiques et Captain America dans le film éponyme et dans Avengers. J'avais un peu peur qu'il se contente de serrer sa mâchoire carrée et de rouler  des muscles, mais surprise, il se révèle d'une grande profondeur dans au moins deux scènes-clés du film, et tient plutôt bien celui-ci, même s'il ne rechigne pas à la castagne. A ses côtés on retrouve Jamie Bell, révélé par l'excellent Billy Elliott, Tilda Swinton, actrice caméléon une nouvelle fois méconnaissable, Ed Harris qu'on ne présente plus, John Hurt, adoubé par son interprétation d'Elephant Man. Sans compter Song Kang-Ho, qui jouait justement dans The Host et se montre encore une fois impeccable en junkie précieux.

 

Le film est nerveux, peut-être un peu longuet sur certaines séquences, mais sur le plan technique, c'est une vraie réussite. Les plans sont minutieusement travaillés, Bong a filmé son long-métrage en 1.85 plutôt qu'en Cinemascope pour renforcer l'impression d'enfermement. Il varie les axes de vision et les échelles de plan pour une immersion plus grande. La lumière crue n'est pas tendre avec nos protagonistes, et le contraste entre les wagons de queue et les voitures de tête est saisissant. L'auteur a ainsi voulu renforcer la différence d'état d'esprit entre les deux populations : l'une, vivant dans la crasse, garde tous ses esprits et n'aspire qu'à renverser la tête ; l'autre, vivant dans l'opulence et la décadence, est complètement insouciante, aliénée par la bonne parole d'un ermite mégalomane.

 

Tiens, en parlant de contraste, un aspect un peu déroutant dans le film est l'apparition ponctuelle de notes d'humour, à la limite du burlesque, alors que le propos du long-métrage est carrément pessimiste. Mais ceux qui ont vu The Host et d'autres films coréens reconnaîtront là une patte des cinéastes du Pays du matin calme. Personnellement cela ne m'a pas trop gêné, car le propos de l'histoire est respecté, et reste tout de même globalement noir. Car quel est l'avenir du Train ? Continuer à tourner indéfiniment autour de la Terre, avec une population régulièrement régulée par des massacres sans aucune justification ?

 

Vous l'aurez compris, il s'agit d'un excellent film, pas de doute.

 

Spooky

 

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